Candice Bonnel, de supportrice à sportive de haut niveau

Si le trail et le ski alpinisme sont des sports individuels, il n’est pas question pour Candice de vivre les compétitions en solo. Pour cette jeune femme pleine d’optimisme et de joie communicative, le sport en famille est sacré.

Comment es-tu arrivé à ces disciplines ?
C’est marrant que tu poses la question parce qu’on en parlait tout à l’heure avec mon copain ! On se retrouve ensemble à partager les mêmes passions, on a une vie qui se ressemble beaucoup et pourtant on vient de deux familles totalement différentes.
Ma maman venait de Paris. Il est vrai que c’était assez nouveau pour elle la montagne mais elle s’y est bien faite. Mon père, très sportif, faisait déjà du ski alpinisme quand il était jeune. Il faisait aussi beaucoup de trails donc j’ai baigné là-dedans depuis toute petite. Déjà à l’époque on dormait dans le camion (van), maintenant c’est à la mode mais c’est vrai que je le fais depuis vraiment longtemps. On allait voir les courses, faire les ravitos, c’est un peu ce qui m’a amené au sport aujourd’hui parce que depuis toute petite je le vois courir. Il gagnait pas mal de courses, ça me faisait rêver, j’étais super fière de lui ! Ce sont des supers moments que j’ai passé avec ma maman, ma petite sœur aussi et un peu plus tard avec mon petit frère. J’ai grandi dans cette ambiance en tant que supportrice de mon papa, en passant des jours entiers dans la montagne. C’est un peu par imitation et pour retrouver tous ces moments que j’en suis venue à la course à pied. Par la suite, comme j’habitais aux pieds des stations de ski et que j’aimais la randonnée l’été, je me suis mise au ski de randonnée et ça a bien marché.

Tu as partagé des bons moments pour soutenir ton papa, est-ce que l’inverse s’est opéré ?
C’est vrai. Maintenant qu’il ne court plus, il aime venir nous voir lorsqu’on fait des courses par équipe avec ma petite sœur. C’est notre plus grand supporter. Avec ma sœur on court ensemble pour s’entraîner mais on est aussi beaucoup en compétition parce qu’on prend les mêmes lignes de départ sur des championnats de France ou des étapes des coupes du monde. Mais partager des podiums avec sa sœur, c’est génial et unique sur des courses avec un gros niveau.

« Gagner la Pierra Menta avec ma sœur ce serait mon plus beau rêve »

Qu’est-ce qui te pousse à continuer ?
Je pense que c’est cette histoire de famille qui m’a toujours boosté. Mon grand-père était chasseur alpin. Il a fait des coupes du monde en ski alpinisme, à l’époque ça existait déjà. Il a fait toute l’Europe en ski alpinisme. Mon père lui a emboîté le pas et maintenant avec ma cousine et ma sœur on est sur les mêmes lignes de départ. C’est une histoire de famille ! Lors des championnats de France toute la famille se déplace. Il y a de la compétition pendant la course mais c’est vrai que hors course ce sont des supers moments de fête. D’ailleurs, gagner un jour la Pierra Menta avec ma sœur, ce serait mon plus beau rêve.

Ta façon d’aborder le sport a-t-elle changé avec les années ?
Il y a quelques années, je suis allée au Népal pendant 1 mois. On a fait du trek en famille et ça m’a permis de changer un peu mon regard sur ma pratique et mes petits entraînements. On voit que là-bas les gens marchent pour autre chose. Ils marchent pour aller travailler, pour vivre, alors que nous on s’entraîne à marcher pour de la compétition. Ce n’est pas du tout la même pratique et ça remet un peu l’esprit en place.

« Je m’émerveille de la beauté de ce qui nous entoure et je m’inquiète de ce que ça peut devenir »

Toi qui pratiques en pleine montagne, quel est ton rapport avec la nature en vue du changement climatique ?
Ça me touche beaucoup et en même temps le tourisme me permet de vivre aujourd’hui. En tant que monitrice de ski, je suis au contact de touristes tout l’hiver. On croise des centaines de vacanciers qui viennent profiter de la montagne. J’essaye par ma petite voix de sensibiliser les personnes à la montagne, à l’environnement, en leur faisant lever la tête, en leur montrant le paysage qui nous entoure parce que c’est vrai que parfois ils n’y sont pas sensibles. J’y pense chaque jour parce je suis dehors et tous les jours je m’émerveille de la beauté de ce qui nous entoure et je m’inquiète de ce que ça peut devenir. Je mesure la chance qu’on a.

As-tu un ou une idole, quelqu’un qui t’inspire ?
Alors moi c’est pas du tout dans le sport ! Je pourrais dire mon père, ma sœur mais c’est plutôt Camille Etienne, justement si on parle d’écologie. C’est Graine de Possible sur Instagram. Elle est savoyarde aussi et se bouge à fond pour la planète, pour essayer de la protéger. Elle le fait un peu par amour des montagnes puisqu’elle a grandi aussi dans cet environnement-là. Nous c’est vrai qu’on l’exprime en faisant du sport, elle le fait autrement. Je pense que c’est plus efficace comme elle le fait mais on essaye aussi de mettre notre pierre à l’édifice.

Quel est ton prochain objectif ?
Je suis déjà dans l’hiver pour le ski alpinisme ! Dans un premier temps, les championnats de France pour essayer de se qualifier sur le circuit coupe du monde de l’année prochaine. Sinon ce serait cool de faire de belles courses comme la Pierra Menta !

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