INTERVIEW AVEC THIBAULT GACHET, RÉALISATEUR DE « SOUL FLYERS – WINGSUIT AU CŒUR DE L’ÎLE DE LA RÉUNION »
Le film Soul Flyers – Wingsuit au Cœur de l’Île de La Réunion a remporté le Prix du Meilleur Court Métrage // Prix CinéChèque lors de l’édition 2024 du Xplore Alpes Festival. Ce court métrage plonge les spectateurs au cœur de l’histoire des Soul Flyers, en célébrant leur héritage sur l’île de La Réunion et en explorant l’évolution de cette discipline spectaculaire. Nous avons rencontré Thibault Gachet, son réalisateur, pour discuter de cette aventure unique.
Pourquoi avez-vous choisi de retourner à La Réunion avec les Soul Flyers pour célébrer leur histoire ?
L’histoire des Soul Flyers est liée à l’île de La Réunion : Loïc Jean-Albert, un des fondateurs du team Soul Flyers première génération, est né sur l’île et y a passé une grande partie de sa vie. Accompagné de Stéphane Zunino, Val Montant et Claude Remise (les membres du team première génération), ils ont réalisé de nombreux exploits sur l’île, comme les premiers sauts sur des spots emblématiques, notamment l’ouverture des 3 Salazes en 2002 par Val Montant.
Vingt ans plus tard, il était naturel pour Fred et Vincent, les membres de la nouvelle génération, de retourner là-bas pour honorer leur héritage et continuer à faire vivre l’esprit des Soul Flyers. Ils y apportent une nouvelle approche de leur discipline, un autre regard.
Comment avez-vous capturé l’énergie et l’audace qui caractérisent le wingsuit dans des décors aussi spectaculaires ?
Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, on voit souvent des montages rapides et dynamiques. Pour ce film, j’ai voulu aller à contre-courant en proposant une rythmique différente, plus lente, qui met en valeur les images et ce qu’elles racontent.
Je n’étais jamais allé sur l’île de La Réunion auparavant, et j’en ai pris plein les yeux ! Il était primordial pour moi que le décor fasse partie intégrante du film. Ce n’est pas juste un film de wingsuit, c’est un film de wingsuit à La Réunion. J’ai donc opté pour beaucoup de plans larges mettant en avant le paysage et la pratique dans cet environnement unique. J’ai aussi adoré capturer des plans contemplatifs au drone, avec seulement les deux wingsuits traversant le cadre.
Techniquement, le film est un mélange d’images drones et embarquées, avec des plans longs et immersifs qui donnent l’impression de voler avec eux. Les sons embarqués et leurs discussions ajoutent à cette immersion. On se sent avec eux, comme une troisième wingsuit à leurs côtés.
Quels moments du tournage ont été les plus complexes à réaliser, notamment sur le plan aérien ?
L’île de La Réunion est un endroit unique, mais aussi très vulnérable aux aléas climatiques et aérologiques. Pendant la saison des pluies, une couverture nuageuse (la « casquette ») se forme chaque jour en milieu de matinée, empêchant de sauter et de filmer. Nous devions donc tourner très tôt, de 6 h à 10 h, et consacrer le reste de la journée à repérer et planifier les sauts du lendemain.
Étant seul cadreur, chaque saut demandait une préparation minutieuse : trajectoires, positions de caméra, plans à filmer… Il fallait maximiser chaque opportunité avant que la météo ne nous contraigne à stopper le tournage.
Le film reflète-t-il un héritage ou une évolution dans la pratique des Soul Flyers ?
La wingsuit est en constante évolution. En 20 ans, le sport a beaucoup changé grâce aux avancées technologiques qui permettent de repousser les limites.
L’héritage des Soul Flyers réside dans cette quête d’évolution continue, dans leur envie de découvrir de nouvelles manières d’aborder les sauts et de mélanger les disciplines. Ce qui était impossible il y a 20 ans est désormais réalisable. Alors, qu’en sera-t-il dans 20 ans ? Ce film reflète cet héritage, tout en montrant comment les Soul Flyers explorent et innovent pour continuer à faire évoluer leur discipline.
Qu’espérez-vous que le public retienne de ce film?
Que la wingsuit est pratiquée par des sportifs de haut niveau, animés par une envie de découvrir et de partager des moments forts entre amis. On associe trop souvent cette discipline à des « trompe-la-mort », mais ce sont avant tout des passionnés qui aiment la vie et leur sport.
Dans le film, on entend les Soul Flyers crier de joie, discuter en plein vol, se prendre dans les bras… Ce sont ces moments d’amitié et de bonheur que je voulais mettre en avant, au-delà de leur performance sportive.
Avez-vous des projets à venir pour explorer d’autres sports extrêmes ou lieux emblématiques ?
Le monde est un vaste terrain de jeu, qui commence devant sa porte. Avec les Soul Flyers ou d’autres amis, nous avons plein de projets divers et variés, que ce soit à l’autre bout du monde ou en Tarentaise. Il ne reste plus qu’à les concrétiser !
Découvrez Soul Flyers – Wingsuit au Cœur de l’Île de La Réunion, lauréat du Prix du Meilleur Court Métrage // Prix Cinéchèque, lors du Xplore Film Tour !
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