En projection au Xplore Film Tour Bourg Saint Maurice le vendredi 21 novembre à 20h30
Il y a des films qui dépassent la performance, le cadre sportif et même la narration classique.
Pas Peur du Bonheur, réalisé par Ambroise Abondance, est de ceux-là : un film tourné sur six ans, au plus près de la vie d’Oscar Burnham, jeune para-skieur originaire de Tignes, amputé à 19 ans après un accident et qui n’a jamais cessé d’avancer.
À l’occasion de l’étape du Xplore Film Tour à Bourg Saint Maurice, nous avons échangé longuement avec Ambroise, 25 ans, enfant de la vallée devenu vidéaste de montagne.
Son film, doublement primé au Xplore Alpes Festival 2025 (Mention spéciale du jury – Prix Versants d’Aime et Prix Territoire Tarentaise – Infosnews.tv), revient là où tout a commencé : dans sa vallée, devant son public.
Ambroise Abondance : Son parcours avait quelque chose d’universel
Lorsqu’on demande à Ambroise pourquoi cette histoire, filmée d’abord « entre potes », est devenue un vrai documentaire, sa réponse est limpide :
« Ce qui m’a poussé à faire de cette histoire un film, c’est à quel point j’ai été impressionné par Oscar dès les premiers jours. La vitesse à laquelle il a réussi à remonter la pente, cette envie presque instinctive de reprendre les sports qu’il aimait… Plus les mois passaient, plus je voyais qu’il accomplissait des choses fortes. Il y avait là une histoire importante à raconter. Pas juste pour nous deux. »
Ce n’est donc pas un film sur un accident. C’est un film sur la vie après.
Deux prix au Xplore Alpes Festival : une reconnaissance symbolique
Pour Ambroise, la projection au festival et les récompenses reçues ont une saveur particulière : « Recevoir ces deux prix, ça a été une énorme reconnaissance. C’est mon premier long documentaire, et après sept ans à travailler dessus, forcément, ça fait quelque chose. Et le fait que ces récompenses arrivent ici, en Tarentaise, c’est encore plus fort. C’est ici que l’histoire d’Oscar a commencé. »
Dans la salle, les proches, les habitants de la vallée, les jeunes skieurs, les amis d’enfance ont vécu le film comme un miroir.
Une histoire qu’ils connaissent. Une histoire qui les regarde.
L’équilibre délicat entre ami et réalisateur
Pendant six ans, Ambroise a filmé l’intime, les doutes, les séances d’escalade à une main, les moments d’hôpital, les premiers rires, les grandes peurs… Un accès rare, permis uniquement parce qu’il faisait déjà partie de la famille.
Mais cela crée aussi une distance à gérer :
« J’étais présent le soir de l’accident, donc forcément j’étais impliqué émotionnellement. Il y a eu des périodes où je n’avais pas assez de recul. Mais au fil des années, j’ai appris à mettre un peu de distance, à trouver la bonne façon de structurer le récit pour qu’il puisse parler au plus grand nombre. »
Pour rester juste, il a fait un choix fort : « C’est aussi pour ça que je n’apparais pas dans le film. Je voulais garder ce rôle de réalisateur, et mettre en avant ceux qui ont réellement accompagné Oscar au quotidien. »
Le collectif comme fil rouge du film
Plus qu’un portrait, Pas Peur du Bonheur raconte une meute, un groupe, une bande soudée avant et après l’accident.
Ambroise l’explique : « Les personnes présentes en Norvège sont les mêmes que celles qui ont accompagné Oscar depuis le début. On les voit grandir, changer… mais rester ensemble. On voit les parents, les amis, puis l’équipe de France de ski handisport. Le film montre à quel point Oscar a été entouré. Personne ne se reconstruit seul. »
Cette dimension collective, organique, donne au film une puissance rare.
Ce film m’a appris à remettre l’humain au centre
Ambroise a déjà travaillé sur des tournages exigeants, notamment aux côtés d’Inoxtag sur Kaizen.
Mais rien ne l’avait préparé à cette aventure-là :
« Dans le sport, on met trop souvent la performance en premier. Mais avec Oscar, ce n’était pas ça le cœur du sujet. Ce qui compte, c’est tout ce qu’il y a avant. Les étapes, les doutes, les petites victoires. Ce film m’a appris à raconter l’humain avant le sommet. »
Cette ligne directrice, filmer l’essentiel, la vérité brute, marque profondément Pas Peur du Bonheur.
J’aimerais que le public ressente qu’il fait partie du groupe
Le 21 novembre, au Cinéma Cœur d’Or, le film revient chez lui.
Ambroise y tient beaucoup :
« Bourg-Saint-Maurice, c’est l’endroit où ce film a le plus de sens. Beaucoup de gens ici ont entendu parler de l’histoire, certains l’ont vécue. J’aimerais que le public ressente qu’il fait partie de notre groupe d’amis pendant 52 minutes. »
Il ajoute : « J’aimerais qu’ils passent par toutes les émotions : les doutes, la joie, l’espoir. Que le film rappelle qu’avec de la volonté et de l’envie, on peut toujours remonter la pente. »
Une promesse tenue.
🎬 Pas Peur du Bonheur au Xplore Film Tour Bourg Saint Maurice
Avec Ambroise Abondance (réalisateur), en présence d’Ambroise Abondance & Pablo Etienne
Le vendredi 21 novembre à 20h30 au Cinéma Cœur d’Or de Bourg-Saint-Maurice
Programme de la soirée :
- Hors Lignes – Alex Chambet
- Pas Peur du Bonheur – Ambroise Abondance
Réservez vos places maintenant pour cette soirée qui s’annonce riche en émotions !
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